- Même les artistes de la soudure les plus accomplis semblent étonnamment maladroits lorsqu’il leur faut briller dans cette discipline. Ils optent pour la mauvaise approche, n’ont pas le tact et la patience requis et abîment, non seulement le composant qu’ils essaient de dessouder, mais aussi la platine.
Pomper ou aspirer ?
- La seule technique de dessoudage correcte consiste à enlever, en se donnant tout le temps nécessaire, toute la soudure qui solidarise chacune des broches d’un composant à la platine. On pourra utiliser à cet effet, un fer à dessouder, une pompe (à dessouder), voire de la tresse (à dessouder elle aussi). La pompe et le fer à dessouder paraissent, parmi les diverses options énumérées, les solutions les plus évidentes, mais la pratique nous a appris que cela n’est pas toujours le cas. Les pannes se bouchent trop facilement et l’aspiration de la soudure ne se passe pas toujours aussi bien qu’on le voudrait. Il faut, si l’on opte pour une pompe à dessouder, chauffer fortement la soudure (opération risquée), pour passer ensuite rapidement à la pompe sous peine de voir la soudure s’être resolidifiée. En conclusion : bien qu’elle puisse paraître être la méthode la plus primitive des 3 options ouvertes, l’utilisation de la tresse à dessouder est la technique que nous préférons, en règle générale, au laboratoire d’Elektor.
La tresse à dessouder:
- La tresse à dessouder est en fait, comme le dit son nom, constituée d’une tresse de fils de cuivre, enduits de fondant (un produit facilitant la fusion de l’alliage étain + plomb qu’est la soudure). Les interstices entre les fils aspirent la soudure, qui disparaît ainsi de l’endroit où l’on n’en veut plus. Elle est vendue sous la forme de petites bobines de quelques mètres (figure 1). Le mode d’emploi est enfantin. On se souviendra que la fluidité de la soudure est la meilleure lorsqu’elle est à bonne température. Ne pas utiliser, partant, de fer à souder de puissance trop faible et opter pour une température de 350 °C au moins. Il ne reste donc plus qu’à faire en sorte que la tresse à dessouder soit à une température supérieure à celle de l’emplacement de soudure sachant que l’étain s’écoulera vers l’endroit le plus chaud.
Voici comment procéder :
➧ Positionner un morceau de tresse à dessouder propre sur la soudure à défaire et poser le fer à souder sur la tresse.
➧ Appuyer avec une certaine force sur le fer à souder pour établir un bon contact thermique (figure 2). La soudure remonte par capilarité dans la tresse.
➧ Une fois qu’elle est saturée, la tresse à dessouder cesse, bien entendu sinon elle n’est pas saturée, d’aspirer la soudure. La couleur de la tresse passe de sa couleur cuivre d’origine à une couleur de plus en plus gris métallique au fur et à mesure qu’elle aspire plus de soudure (figure 3).
Il peut être nécessaire, si l’on veut obtenir un point de soudage bien propre. C’est-à-dire dans le cas présent, parfaitement débarrassée de toute trace de soudure– de devoir recommencer cette opération une seconde fois. La première étape consiste à enlever le plus de soudure possible.
Avec un peu d’entraînement il devient ensuite possible de faire glisser la tresse sous le fer tout en maintenant ce dernier à l’endroit où il se trouve. On élimine les dernières traces de soudure à l’aide d’un morceau de tresse tout neuf. Il peut également être nécessaire de rajouter un rien de soudure fraîche sur une vieille soudure pour faciliter la fusion du vieux point de soudure.