A travers... La Paléontologie

L'Extraordinaire aventure de GILKY





- La disparition si complète des Ammonites inquiétait toujours Gilky. Après le passage tumultueux des Zeuglodons, elle regarda plus attentivement la mer. Pas d’Ammonites. Mais, à leur place, d’autres coquillages : des Cérithes. Leur coquille était enroulée en cône et l’animal qui l’habitait laissait dépasser ses organes par l’ouverture fortement échancrée. Les plus petites mesuraient une dizaine de centimètres, les plus grandes atteignaient un mètre de long.

La mer renfermait aussi des organismes beaucoup plus simples, qui ressemblaient à des pièces de monnaie et dont le dessin représentait une spirale. Gilky remarqua à ce sujet que les formes en spirale semblaient dominer au sein des eaux. Les animaux si simples seront appelés, beaucoup plus tard et longtemps après qu’ils aient disparu : Nummulites à cause justement de leur ressemblance avec des pièces de monnaie.





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- Enfin Gilky aperçut des poissons ; leurs formes n’avaient pas changé, ou très peu, et cela fit plaisir à la petite comète. De telles transformations, de telles disparitions la déroutaient profondément.

« Au moins se dit-elle, je suis sûre de retrouver les monstres ; ils ne se laisseraient pas mourir comme ces faibles petites coquilles. Les plus gros auront sans doute dévoré les plus petits, les féroces carnivores auront sans doute fait un effroyable carnage des paisibles herbivores, cela est normal. Mais enfin, il en restera toujours assez pour que je puisse les étudier plus longuement que la dernière fois. Et s’il en reste moins, tant mieux, car il y a trop de choses à voir en trop peu de temps ! »

Et Gilky chercha une grande île pour commencer ses investigations.

Immédiatement, au-dessus de cette île, elle distingua des oiseaux qui sillonnaient le ciel. Elle chercha les étranges Ptérodactyles et les curieux Ramphorynque. Point.

Cela l’inquiéta. Y aurait-il eu aussi du changement dans les airs ? Mais oui ! Qu’était-ce donc que ces choses bigarrées qui voltigeaient partout ? Elle se rappela aussitôt les insectes qu’elle avait vus à son dernier voyage, mais ils étaient noirs, jaunes ou bruns … Elle abaissa son regard sur la berge et comprit aussitôt, ou du moins cru comprendre les plantes portaient presque toutes, à leurs extrémités, des fleurs multicolores. Les premières plantes à fleurs avaient fait leur apparition.

« Comme c’est curieux, s’étonna Gilky, les fleurs peuvent se détacher et voler toutes seules. Curieuse planète, en vérité. »

En réalité, ce n’étaient pas des fleurs, mais bien les premiers papillons, proies faciles des grands oiseaux qui les poursuivaient sans trêve. Gilky regarda ces volatiles et fut une fois de plus, stupéfaite en constatant que leurs dents avaient disparu.

« Que de changements, soupira-t-elle désespérée. Que cette terre est inconstante ! On dirait un atelier où l’on essaie de construire les bêtes les plus étranges et où on les détruit au fur et à mesure de leur édification. Pour moi, la Terre étale tous ses échantillons et cherche ceux qu’elle voudra conserver ! »