Livre

A travers... La Paléontologie

L'Extraordinaire aventure de GILKY








- Plus loin, un autre tableau s’offrit à sa vue. C’était une scène de carnage : Un immense animal penché sur la dépouille d’un autre reptile la dévorait de sa forte mâchoire, juché sur ses longues et puissantes pattes postérieures, tandis que les petites pattes antérieures maintenaient les lambeaux de chairs saignantes. C’était un Allosaure. Gilky lui trouva, non sans raison, une grande ressemblance avec l’Iguanodon.



La Terre tournait vite sur elle-même  et Gilky, déjà bien loin,  aperçut à nouveau
de vastes étendues d’eau couvertes d’Ammonites. Ce spectacle lui sembla reposant après toutes les  monstruosités qu’elle venait de voir. La distance était trop grande maintenant, cependant, grâce à sa taille, un dernier Reptile lui causa une nouvelle surprise : elle put voir, près d’un marais, une bête gigantesque qui, malgré la distance, paraissait formidable et effrayante : un Atlantosaure, le plus grand des animaux. Celui-ci ne mesurait pas moins de 40 mètres !

Gilky le perdit cependant rapidement de vue et elle reprit le chemin de son aphélie, la tête remplie des pensées suscitées par ces effrayants spectacles …


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CHAPITRE IV



Dès qu’elle approcha, pour la quatrième fois, de la Terre, Gilky regarda avec une curiosité de plus en plus grande ce globe qu’elle avait trouvé si modeste la première fois.

Elle passa près de la Lune, mais elle la dédaigna une fois de plus ; elle remarqua seulement, avec indifférence, qu’elle était couverte de végétation et ne s’y arrêta plus. Les monstres terrestres l’intéressaient bien plus vivement et elle était décidée à étudier plus sérieusement les Atlontosaures, les Mosasaures et tous ceux qu’elle n’avait fait qu’entrevoir, ces rois incontestables et incontestés de la Terre, et aussi ces Amnonites, reines élégantes des mers.

La Terre était alors dans la deuxième moitié de sa période Tertiaire.

De lourds nuages roulaient lentement sous un ciel bas, au-dessus des eaux et des iles et des vastes continents qui s’étaient soulevés et sortaient des flots.

Les climats étaient beaucoup plus différenciés qu’au deuxième voyage de Gilky ; les Pôles se refroidissaient lentement ; une large zone aux alentours de l’Équateur gardait cependant un climat tropical.





- Gilky passa d’abord au-dessus d’une immense étendue d’eau qui s’étalait entre deux continents. Elle chercha aussitôt les Ammonites qui devaient s’être multipliées à l’infini depuis ces quelques siècles.
Quel ne fut pas son étonnement de n’en pouvoir distingues aucune ! Elles avaient toutes disparues. Gilky se rappela alors que semblable mésaventure lui était arrivée avec les Trilobites. Elle se rapprocha davantage et poussa une exclamation de plaisir :

« Des Nautiles  Ils sont toujours là. »

Mais bientôt la mer fut agitée et deux énormes marsouins fendirent les eaux, rivalisant de vitesse, se dépassant, faisant volteface en battant l’eau de leur longue queue. Il s’agissait de deux Zeuglodons qui jouaient dans leur liquide élément.