Livre

A travers... La Paléontologie

L'Extraordinaire aventure de GILKY



L’animal qu’elle venait d’observer était un mammouth, haut de quatre mètres, possédant des défenses longues de plus de sept mètres, et des poils dont les plus longs mesuraient presque un mètre.





« Ah ! Mais voilà un Titanohérium, repris Gilky. Non, je me suis encore trompée : celui-ci a une toison comme le Mammouth, alors que le Titanothérium, je m’en souviens très bien, avait une peau épaisse, sans poils … Décidément tout a encore changé ! »

Cet animal était un Elasmothérium, sorte de rhinocéros à longs poils.

Si tout n’avait pas changé, beaucoup d’animaux avaient disparu et beaucoup plus encore avaient pris naissance.

Je vous ferai grâce des exclamations de Gilky, de sa joie de distinguer un animal qu’elle croyait reconnaitre, de sa déception de s’avouer sa méprise.

Une jolie bête eut toute la sympathie de la petite comète : un Cervus megaceros, cerf à grandes cornes largement étalées en arrière et de plus de 4 mètres d’envergure. Il se tenait avec quelque congénères, sur un vaste plateau à la végétation rare, sorte d’immense prairie parsemée çà et là d’arbustes rabougris. Gilky admira sans réserve l’intelligence de cet animal qui se tenait éloigné des bois dans lesquels sa ramure se serait enchevêtrée. C’était donc celui-là le premier être intelligent ayant vu le jour sur la Terre. Il est juste d’avouer que Gilky n’était pas très équitable, car elle aurait pu faire des remarques semblables pour nombre d’autres animaux, mais nous avons dit qu’elle avait une prédilection marquée pour le Cervus megaceros et cela pour une raison bien simple, ou plutôt bien féminine :


26

La ramure en forme de flamme de ce ruminant rappelait la magnifique chevelure de la coquette petite comète … De là, cette sympathie soudaine … Gilky redevint sérieuse en surprenant un animal semblable : un renne, mais sa ramure semblait minuscule à côté de celle du Cervus.

Mais il n’y avait pas que de paisibles herbivores. La petite comète aperçut de féroces Ours des Cavernes et de sanguinaires lions des cavernes, suivis de leurs cohortes glapissantes de hyènes des cavernes.

Gilky découvrait, sans s’y arrêter, de nombreux animaux qui ne possédaient aucun point assez remarquable pour faire l’objet d’une observation détaillée : des loups, des renards, des sangliers, des ânes, des chevaux, des aurochs, et d’innombrables oiseaux, dont quelques-uns très grands, comme l’Aepyorus; des multitudes d’insectes et des papillons beaucoup plus grands et plus vivement colorés que ceux qu’elle avait vus à son dernier voyage.





Mais ce qui surprit Gilky, ce fut l’abondance et surtout la variété des singes.

Elle se souvenait très bien avoir observé, la dernière fois, ces agiles animaux qui volaient presque d’arbre en arbre à l’aide de leurs quatre mains et de leur queue. Ils s’étaient bien multipliés depuis lors, et maintenant ceux qui voltigeaient dans les arbres étaient en minorité.

Certains marchaient sur le sol à l’aide de leurs quatre mains, mais d’autres se tenaient debout et se dressaient comme le faisait autrefois l’Iguanodon.