Livre

A travers... La Paléontologie

L'Extraordinaire aventure de GILKY






- Ils vivaient presque uniquement dans les arbres et passaient de l’un à l’autre avec une étonnante habileté. C’étaient des Singes.

Sur cette dernière vision, Gilky s’éloigna de nouveau de la Terre et celle-ci poursuivit inlassablement sa route, emportant ses étranges habitants.

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Peu de temps après avoir quitté le voisinage de la Terre, la petite Gilky passa près de Mars.

À sa vue, elle se souvint que c’était à cette planète qu’elle devait sa curiosité à l’endroit de notre modeste globe, car elle avait été étonnée, vous vous en souvenez sans doute, de constater que Mars possédait des êtres intelligents et constructifs, alors que la Terre n’avait donné naissance qu’à une grenouille.


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- Elle s’était bien rattrapée, la terre, depuis ce temps déjà lointain ! Et elle avait bien étonné Gilky par la variété, la monstruosité, l’étrangeté de ses habitants et surtout par l’instabilité de ceux-ci qui disparaissaient aussitôt arrivé à un stade qui paraissait définitif. Ce qui déconcertait le plus Gilky c’était que ces disparitions soudaines eussent affecté aussi bien les animaux qui semblaient le mieux doués pour la lutte pour la vie – et elle pensait aux grands reptiles qui lui avaient paru éternels – que les gracieuses mais faibles coquilles.

Aussi, profita-t-elle de la proximité de Mars pour faire ce rapprochement, songeant qu’il ne faut pas toujours se fier à ses premières impressions. Les siennes l’avaient conduite à décréter l’immense supériorité de Mars sur la terre et à observer celle-ci avec, au début, une pitié mal déguisée. Et maintenant, elle constatait que les habitants qu’elle avait crus si intelligents avaient presque disparu, eux aussi. Ainsi, leur intelligence, ou du moins, ce que Gilky avait cru tel, ne les avait pas préservé de la disparition et de l’extinction. Mais alors que sur la terre une forme ne disparaissait que pour être remplacée par plusieurs autres, rien n’ait comblé le vide sur Mars.

Et Gilky refit la même comparaison entre Mars et la terre, mais en sens inverse, cette fois. Puisque décidément tout changeait dans le monde, pourquoi ne changerait-elle pas, elle aussi, d’opinion ?



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CHAPITRE V




- Pour la cinquième fois Gilky vit la Terre.

Notre planète avait un aspect nouveau caractéristique de l’époque Quaternaire.

Elle s’était beaucoup refroidie depuis l’époque où elle n’était qu’une boule de feu recouverte d’eau fumante. Les climats étaient maintenant bien différenciés ; les pôles étaient devenus des régions froides et possédaient une végétation beaucoup moins abondante que les régions tropicales, toujours recouvertes par une végétation luxuriante.

Au début de cette époque quaternaire, la terre avait vu son sol recouvert par des pluies extrêmement abondantes et continuelles qui formèrent presque un second déluge.

Les continents étaient le siège de violents mouvements du sol qui se soulevait par endroits et formaient d’immenses plissements qui seront, plus tard, baptisés Pyrénées et Alpes. Ces soulèvements avaient provoqué de violentes perturbations atmosphériques qui se traduisirent par d’abondantes chutes de neige.